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Six nations 2024 : l'ouvreuse du XV de France Lina Queyroi, symbole d'une jeunesse qui prend le pouvoir

En l'absence de Caroline Drouin, forfait pour le Tournoi, la jeune joueuse de Blagnac a hérité du poste de demi d’ouverture chez les Bleues, et portera encore le numéro 10 en Ecosse, samedi.

Une cheffe d’orchestre qui prend ses marques. Comme face à l’Irlande le week-end dernier, le XV de France de Gaëlle Mignot et David Ortiz pourra compter sur Lina Queyroi (11 sélections) à l’ouverture lors de la deuxième journée du Tournoi des six nations, en Ecosse, samedi 30 mars (à 15h15 en direct sur France 2 et france.tv).  A 22 ans, elle se voit confier une partie des clés du jeu du XV de France, elle qui avait été appelée mais n'avait pas joué lors du Tournoi 2023.

"Aujourd’hui, Lina prend de plus en plus d’ampleur dans notre collectif. On n’a aucun souci avec le fait de lui donner les responsabilités, elle est aussi la patronne dans son club et elle se démarque en championnat", affirmait Gaëlle Mignot avant l’entrée en lice des Bleues le week-end dernier. Devenue titulaire presque incontournable à Blagnac, la native de Limoges, a livré un très bon match contre l’Irlande, pour sa première titularisation dans le Tournoi. En pleine réussite face aux perches (100%, quatre transformations, une pénalité), elle a aussi été très juste dans l’animation (8 courses avec ballons, 48 mètres gagnés). 

"Un jour, cette fille, tu la verras en équipe de France"

Cette trajectoire ascendante a tout d’un accomplissement pour Lina Queyroi, qui a toujours baigné dans le rugby, tâtant sa première balle ovale grâce à son père et sa petite sœur, au club de Payzac-Savignac (aujourd’hui Union Rugby Club Auvézère, Dordogne). "On retrouvait déjà les qualités qu’elle a à l’heure actuelle, la vision du jeu, pas de peur des contacts, sa gaieté de jouer, c’était important, et son esprit de camaraderie sur le terrain", se souvient son éducateur de l'époque, Vincent Cellerier. Alors qu’elle joue également au handball, ce qui l’a sans doute aidée à développer ses qualités balle en main, Lina choisit finalement le rugby. 

Dès ses premiers pas sur le terrain, la petite Lina impressionne. "Tous les tournois qu’elle faisait, elle jouait très, très bien", assure Vincent Cellerier. On avait fait un tournoi sur Périgueux, une personne nous avait dit qu’elle avait beaucoup de qualité, et avec son papa, on lui avait répondu,‘tu sais, un jour, cette fille, tu la verras en équipe de France’", s’amuse des années plus tard son ancien éducateur.

A 15 ans, elle rejoint le pôle espoirs de Toulouse et fait ensuite ses débuts en Élite 1 en 2019, avec le club de Blagnac, où elle évolue encore. Avant de taper dans l'œil du staff du XV de France (alors entraîné par Thomas Darracq), qui la convoque et lui offre ses deux premières sélections lors d’une double confrontation face à l’Italie en septembre 2022. Des années plus tard, la prédiction de son papa et de Vincent Cellerier s’est réalisée. 

Une polyvalence appréciée par le staff

En club comme en sélection, la joueuse originaire de Nouvelle-Aquitaine est notamment appréciée pour sa polyvalence, capable de jouer à l’ouverture, à l’arrière, et au centre, mais aussi pour ses qualités dans le jeu. "Elle alterne bien entre le fait d'être passeuse et d'attaquer la ligne pour mettre de la vitesse", décrypte Marie Sempéré, consultante pour France Télévisions."

Présente dans le groupe parti disputer la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande en 2022, elle incarne aussi la nouvelle génération de joueuses sur lesquelles le duo de sélectionneurs souhaite bâtir le futur. "On a envie d’avoir dans le groupe des filles qui osent, qui tentent, qui ont de l’insouciance, et je pense que Lina coche toutes ces cases", appréciait également Gaëlle Mignot avant l’Irlande.

Titularisée à l’ouverture lors des trois rencontres du WXV l’automne dernier, elle est celle qui a pour l’instant été privilégiée pour remplacer Caroline Drouin. La Rennaise, également cadre de l'équipe de France à 7, devait profiter du Tournoi pour refaire une pige à XV, après un an et demi consacré à la préparation olympique, mais une blessure au genou l'en a privée. "Ce qui est important à ce poste-là, c'est d'enchaîner un maximum de rencontres et de créer des automatismes (...) Plus tu lances ces joueuses tôt, plus tu les mets dans le confort", assure Marie Sempéré.

Samedi, sur la pelouse du Hive Stadium, Lina voudra mener ses coéquipières à une deuxième victoire en deux sorties dans ce Tournoi.

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